Reste à charge zéro, mythe ou réalité ? Les chiffres en Occitanie

A l’aune de la promesse gouvernementale d’un reste à charge (*) zéro d’ici la fin du quinquennat, la Mutualité Française a réalisé une étude « Place de la Santé, l’Observatoire », afin de nourrir le débat public. Pierre-Jean Gracia, Président de la Mutualité Française Occitanie a présenté hier à Montpellier la réalité régionale du reste à charge en optique, audioprothèse et dentaire.

Ce qu’il faut retenir :

  • La moyenne des restes à charge plus faible en Occitanie qu’en France mais des disparités territoriales fortes.
  • De façon globale le reste à charge est très dépendant de l’endroit où l’on habite en Occitanie.
  • Un taux de précarité supérieur à la moyenne nationale.

 

Optique :

Le reste à charge moyen en Occitanie est de 121 euros, en dessous de la moyenne nationale qui est de 167 euros : 139 euros en Hérault allant jusqu’à 140 euros en Lozère contre 114 euros dans l’Aude et 4 euros seulement en Ariège, record national. « La part moyenne liée au remboursement de la sécurité sociale s’élève à 4%, celle des complémentaires santé à 60% le reste étant pris en charge par les ménages » témoigne Pierre-Jean Gracia, Président de la Mutualité Française Occitanie.

Audition :

Les restes à charge moyens sont importants, au-dessus de la moyenne régionale de 831 euros, notamment pour les Pyrénées-Orientales avec 901 euros de reste à charge en moyenne. Le coût moyen national d’un audioprothèse sur l’Occitanie, s’élève à 1 497 euros contre 1 526 euros au niveau national. « La prise en charge est faible pour les populations concernées, essentiellement les plus de 75 ans, accentuée par la rareté des professionnels de santé dans le domaine ».

Dentaire :

Les restes à charge sont maîtrisés et en dessous de la moyenne nationale. Le coût moyen d’une prothèse dentaire s’échelonne entre 404 euros dans le Gard et 437 euros dans les Hautes-Pyrénées. A noter, un vrai problème de répartition des dentistes sur le territoire.

 

Le reste à charge au niveau national, quelques chiffres :

– Le reste à charge (*) a augmenté de 40%, passant de 11,7 à 16,7 milliards d’euros, notamment à cause des dépenses de santé.

– La part remboursée par les complémentaires santé est passée de 14,6 milliards à 26 milliards d’euros (+80%)

– La part des acteurs dans le remboursement reste constante, autour de 77% pour l’assurance maladie, 14% pour les complémentaires et 8% pour les ménages.

 

(*) Le reste à charge correspond au montant qui reste à la charge de l’assuré social après le remboursement de l’assurance maladie obligatoire et de la complémentaire santé.

« Les réseaux de soins que les mutuelles souhaitent développer font baisser sur certains postes le reste à charge de 30% . »

Pierre-Jean Gracia

La Mutualité Française souhaite faire vivre le débat en santé. D’ici la fin de l’année, elle fera des propositions aux pouvoirs publics afin d’atteindre cet objectif de reste à charge maitrisé. Emmanuel Macron est invité au Congrès de la Mutualité les 12, 13, 14 et 15 juin 2018 à Montpellier. Il pourrait se servir de cette tribune pour communiquer sa décision.