Santé mentale : face à la recrudescence de troubles psychiques depuis la pandémie, de nouvelles réponses nécessaires

« La santé mentale doit être la préoccupation de tous, nous sommes tous concernés et nous pouvons tous faire quelque chose ». Par ces mots, Laure-Marie Issanchou, directrice santé de la Mutualité Française, souhaite lever la stigmatisation qui pèse sur cette problématique qui concerne 13 millions de Français, soit une personne sur cinq.

Invitée à l’occasion d’une table ronde organisée par la Mutualité Française Occitanie au siège de La Dépêche du Midi à Toulouse, mercredi 8 juin, elle intervient aux côtés de Philippe Terral, sociologue et professeur à l’Université Toulouse 3 Paul-Sabatier et directeur du laboratoire Centre de recherches sciences sociales, sports et corps et de Laurent Schmitt, psychiatre au CHU de Toulouse et président de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie.

Ce dernier définit la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel on aspire à être ; la santé mentale inclut un certain nombre de pathologies très connues, comme la dépression, les troubles anxieux et psychotiques ». Laurent Schmitt explique que ces deux dernières années, avec la crise sanitaire, ces troubles ont été accentués. Laure-Marie Issanchou, directrice santé de la Mutualité Française, détaille qu’ils représentent le premier poste de dépense pour l’Assurance maladie, avec 24 milliards d’euros par an.

Accès aux soins

Face à cela, se pose la question de la prise en charge. « Que savent les citoyens des possibilités de soin ? Comment peuvent-ils y accéder ? », s’interroge Laurent Schmitt, en insistant sur le fait que l’accompagnement est très inégal selon les territoires.

De son côté, Philippe Terral prône la prise en charge de la santé dans sa globalité, en évitant de dissocier santé physique et santé mentale, et surtout en prenant en compte d’autres facteurs analysés par les sciences humaines (conditions de vie, relations sociales, etc.). D’où l’idée, selon Laure-Marie Issanchou, d’avoir une « approche élargie avec des professionnels divers et variés qui peuvent intervenir ». L’objectif étant de « mieux repérer de manière précoce pour éviter que les troubles ne s’aggravent », conclut-elle.

Une meilleure prise en charge de la santé mentale passe notamment par la formation de professionnels de santé hors du champ de santé psychique pure qui peuvent aider à détecter les troubles.

Caroline Pain, journaliste La Dépêche