Revivez la table-ronde comme si vous y étiez.
Le 13 décembre a eu lieu la table-ronde « Agir contre la sédentarité, un enjeu de santé publique » en présence de Nadège Saint-Martin, responsable du pôle prévention et promotion de la santé à la Direction de la santé publique de l’ARS Occitanie, Stéphanie Ruelle, directrice de plusieurs structures mutualistes Vyv3 Terres d’Oc dans le Tarn, et Caroline Soulery, coordinatrice de la Maison Sport Santé Spécialisée Vyv3 Terres d’Oc à Albi.
Cette table ronde, en direct du Centre Mutualiste de Rééducation Fonctionnelle Vyv3 Terres d’Oc, a permis d’explorer les multiples facettes du combat contre la sédentarité, en mettant en lumière les actions locales, les obstacles rencontrés par les populations et les solutions à adopter pour un accès équitable à la santé par la pratique physique.
Quelques éléments à retenir :
1. Introduction : La sédentarité, un problème majeur de santé publique
La table ronde a commencé par un chiffre clé d’Eurostat : seulement 9,5 % des Français de 18 ans et plus pratiquent une activité physique conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce chiffre a servi de point de départ pour définir l’activité physique de référence de l’OMS, qui consiste en au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, ainsi que pour expliquer la distinction entre activité physique et pratique d’un sport. L’activité physique est définie de manière plus large que la pratique sportive, englobant des mouvements quotidiens comme la marche ou le jardinage.
2. Les inégalités de pratique : hommes/femmes et revenus
L’une des premières observations soulignées a été l’écart de pratique entre hommes et femmes, avec des différences marquées dans les activités physiques, notamment en raison de contraintes sociales et familiales qui peuvent impacter la pratique sportive des femmes. De plus, la pratique sportive est influencée par les revenus : ceux qui ont des revenus plus faibles ont moins accès à des structures sportives, à des activités encadrées et à des programmes de santé physique.
3. La situation en Occitanie
La situation en Occitanie a été spécifiquement abordée, avec des constats de sédentarité préoccupants dans certaines zones, particulièrement en milieu rural. L’absence d’infrastructures adéquates, de transports publics ou de structures locales accessibles pour pratiquer une activité physique régulière ont été soulignées comme des obstacles à surmonter.
4. Zoom sur les actions régionales : ARS et MSS
Les actions de l’ARS Occitanie : Des programmes comme Vivez Bougez et ICAPS ont été détaillés. Ces initiatives visent à encourager la pratique physique régulière, à travers des défis et des campagnes de sensibilisation.
Les Maisons Sport Santé (MSS) : Caroline Soulery a présenté les MSS, leur rôle clé dans la lutte contre la sédentarité, leur fonctionnement (accès facile pour le public), et la nécessité de suivi après les séances pour éviter les ruptures de pratique. Un enjeu majeur soulevé fut d’éviter que les patients ne « retombent dans la sédentarité » après un premier engagement.
5. Les freins à la pratique sportive et leurs solutions
Les freins à la pratique sportive ont été abordés sous plusieurs angles :
- Aménagement du territoire : L’importance d’avoir des infrastructures adaptées, accessibles et visibles a été soulignée. Un territoire bien aménagé peut offrir des opportunités pour pratiquer une activité physique de manière quotidienne (pistes cyclables, zones piétonnes, équipements sportifs gratuits…).
- Santé mentale et santé physique : Il a été rappelé que la santé mentale et la santé physique sont étroitement liées. La pratique d’une activité physique régulière a des effets bénéfiques sur le bien-être mental, la gestion du stress, et la prévention de certaines pathologies psychologiques.
- Dimension financière : Le coût des activités sportives reste un obstacle pour certaines populations. La question de l’accessibilité financière au sport a été abordée, avec la nécessité de réduire les barrières financières pour que tous puissent avoir accès à des activités physiques.
6. Conclusion et perspectives
La table ronde s’est terminée par une réflexion sur la manière de mettre le sport au service de la santé pour tous. Dans un monde idéal, la pratique sportive serait largement accessible, soutenue par des politiques publiques adéquates, et intégrée dans la vie quotidienne des citoyens. Il s’agirait de créer des environnements favorables à la pratique physique régulière, en tenant compte des réalités locales et des inégalités socio-économiques.