La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier son rapport annuel à destination du Parlement sur la situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé.
Pour la deuxième année consécutive, les mutuelles voient leurs frais de gestion baisser. Quant aux prestations reversées aux assurés (hors frais de gestion des sinistres), elles ont augmenté de 2,4 % entre 2018 et 2019. Ces résultats soulignent les efforts continus réalisés par les mutuelles en faveur de leurs adhérents dans un marché très concurrentiel.
Des frais de gestion plus faibles pour les mutuelles et en baisse constante
Pour l’ensemble des organismes, le rapport de la DREES établit à 20 % la part des cotisations couvrant les charges de gestion, alors que cette part descend à 19 % pour les mutuelles.
Par ailleurs, les mutuelles ont vu leurs frais de gestion baisser de 1,4 % en 2019 et de 1,8 % pour les institutions de prévoyance, tandis que ceux des sociétés d’assurance ont augmenté de 7 %. En effet, les sociétés d’assurances se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires comme les courtiers ou les plateformes comparatives.
Selon le rapport, les contrats collectifs proposent un meilleur retour sur cotisations (87 %) que les contrats individuels (72 %) en raison des différences de remboursements des prestations. En effet, les contrats collectifs, consacrent une part plus importante de leurs remboursements à la prise en charge des soins dentaires et optiques. 18 % de leurs cotisations, par exemple, sont reversés en optique contre 8 % pour les contrats individuels, avec respectivement 16 % et 9 % pour les soins dentaires.
Thierry Beaudet, Président de la Mutualité Française, souligne que « ces résultats témoignent d’un marché très concurrentiel qui ne récompense pas ceux qui font le plus d’effort aux bénéfices des assurés. Pour gagner de nouveaux contrats, certains acteurs misent moins sur le montant et la qualité des prestations versées à leurs clients que sur les dépenses publicitaires avec pour conséquence une augmentation de leurs frais de gestion. A l’inverse et dans la durée, les mutuelles s’emploient à maintenir un haut niveau de redistribution et à peser sur leurs frais de gestion. Malheureusement, la résiliation infra annuelle mise en place au 1er décembre 2020, en encourageant encore plus la mise en concurrence, risque surtout d’augmenter les dépenses de recrutement et fidélisation, et donc des frais de gestion sans favoriser le retour sur cotisation, ainsi que le développement des comportements d’anti sélection, au détriment des plus fragiles. ».