Le niveau d’activité physique des enfants et des adolescents diminue de décennie en décennie. Voici pourquoi et comment corriger la tendance ?
L’activité physique est bénéfique à tous points de vue
De ce fait, l’activité physique s’inscrit aujourd’hui dans la plupart des recommandations de promotion de la santé et intéresse de nombreux secteurs (santé, social, sport, urbanisme, environnement) qui, s’ils collaborent entre eux, peuvent agir de manière significative.
En effet, le concept d’activité physique est très vaste et inclut presque tous les types de mouvements, ce qui permet à chaque secteur de l’envisager sous un angle différent. Aussi, il existe des disparités dans les pratiques, notamment selon le sexe, la catégorie socioprofessionnelle des parents et le lieu d’habitation. L’école représente donc un milieu fondamental pour favoriser l’apprentissage d’une culture de pratique régulière d’activités physiques. Elle se doit de ne pas stigmatiser les élèves, permettant ainsi à tous d’avoir une chance d’évoluer dans sa construction physique, mentale et sociale. En raison de sa nature obligatoire, elle représente un cadre essentiel à privilégier pour transmettre une culture commune de pratique régulière d’activité physique.
Les enfants et les adolescents doivent bouger plus
Si les enquêtes françaises récentes indiquent que les jeunes constituent le groupe d’âge le plus actif physiquement, cette réalité en dissimule une autre moins favorable. Différentes études indiquent que le niveau d’activités physiques total des jeunes a diminué de près de 40 % en quelques décennies, ce qui se traduit par une diminution de leur forme physique. L’une d’entre elles menée dans l’ensemble de l’Europe en 2001-2002 a permis de mesurer l’activité physique chez les jeunes de 11, 13 et 15 ans. Il a ainsi été mis en évidence que seul un tiers (34 %) des jeunes interrogés pratiquait une activité physique suffisante pour se conformer aux recommandations actuelles émise par l’OMS.
En France, seulement 11 % pour les filles et 25 % pour les garçons atteignaient les recommandations. Force est de constater que, pour un nombre de plus en plus important d’enfants et d’adolescents, les heures d’éducation physique et sportive et la pratique d’activités physiques de loisirs ne suffisent plus à compenser la diminution de l’activité physique de la vie quotidienne. Cette diminution de la pratique pendant l’enfance contribue à l’augmentation de l’obésité chez les enfants et les adolescents. Il ne fait aucun doute qu’elle aura, indépendamment de ses effets sur le poids, des répercussions sur l’état de santé des futurs adultes.
Quels sont les bénéfices physiques de l'activité physique régulière chez l'enfant et l'adolescent ?
La pratique régulière d’une activité physique favorise le maintien ou l’amélioration de la santé physique à plusieurs niveaux. C’est encore plus vrai chez les enfants et les adolescents.
De nombreux effets bénéfiques
Chez l’enfant et l’adolescent, l’activité physique a de nombreux effets bénéfiques sur la santé physique :
- amélioration du tonus musculaire ;
- optimisation de la composition corporelle (poids), du métabolisme osseux (croissance), et du profil lipidique ;
- diminution des troubles liés à la sédentarité (surpoids, obésité amélioration de la condition physique (force, aptitudes respiratoires et cardiovasculaires).
Une relation dose-effet
Nous avons vu que la pratique régulière d’une activité physique dans l’enfance augmentait les probabilités de pratiquer une activité physique à l’âge adulte et que l’intérêt de faire régulièrement de l’activité physique pendant l’enfance et l’adolescence dépasse les effets immédiats sur la santé. Il faut cependant noter que certains bénéfices de l’activité physique pratiquée pendant l’enfance ne perdurent à l’âge adulte que si la pratique est maintenue. Il convient donc de favoriser la pratique d’une activité physique régulière dès l’enfance, mais aussi son maintien tout au long de la vie.
Il semble exister une relation dose-effet, en ce sens qu’une dose plus importante d’activité physique est associée à une amélioration des indicateurs de l’endurance cardiorespiratoire et du métabolisme. Prises conjointement, les données d’observation et les données expérimentales viennent étayer l’hypothèse selon laquelle le fait d’avoir une activité physique importante et intense dès l’enfance et de la poursuivre à l’âge adulte permet de maintenir un profil de bonne santé.
Certaines relations démontrées existent entre la santé de l’enfant et la santé de l’adulte. Nous pouvons par exemple citer :
- une amélioration des facteurs cardiovasculaires et de la composition corporelle (réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire à l’âge adulte) ;
- la prévention du cancer du sein ;
- une augmentation et préservation du capital osseux (réduction du risque de développer une ostéoporose à l’âge adulte).
- un taux de morbidité et de mortalité associé aux maladies cardiovasculaires et au diabète sucré de type 2 moins élevé tout au long de la vie.
Un poids santé
La pratique régulière d’activité physique peut jouer un rôle d’atténuation du gain de poids au cours du temps, sans toutefois permettre de prévenir complètement le phénomène, ni promouvoir une perte de poids au niveau des populations. Des données récentes indiquent qu’après prise en compte de l’activité physique et des habitudes alimentaires, les temps passés assis à regarder la télévision, à naviguer sur Internet ou à jouer sur une console de salon sont chacun liés positivement au risque d’obésité.
- L’endurance cardiorespiratoire :
L’activité physique est indéniablement liée à une bonne endurance cardiorespiratoire chez les enfants et les adolescents et peut être améliorée par l’entraînement physique. Elle favorise la baisse de tension artérielle et du mauvais cholestérol, protège les vaisseaux sanguins, améliore les performances cardiaques et réduit le risque d’accident cardiaque.
- Les fonctions musculaires
Le lien entre activité physique et force musculaire est bien établi. La pratique d’exercices de renforcement musculaire deux à trois fois par semaine permet d’améliorer sensiblement la force musculaire. Pour cette classe d’âge, le renforcement musculaire peut être non structuré et faire partie du jeu, par exemple le fait de jouer sur des aires de jeux, de grimper aux arbres, ou les activités consistant à pousser ou tirer.
La pratique régulière d’activités physiques contribue à l’acquisition et au maintien du capital osseux en augmentant leur densité et en favorise leur consolidation. En effet, les activités physiques exerçant une pression sur les os augmentent la minéralisation et la densité osseuse (pour les enfants et les adolescents, nous pouvons citer par exemple la course ou les mouvements de rotation ou de saut).
La pratique régulière d’activités physiques contribue donc au développement des muscles, et par le fait même, contribuera également à prévenir le risque de chutes à un âge plus avancé.
Défense immunitaire
Différents travaux montrent que les défenses immunitaires sont augmentées pour des entraînements physiques modérés en volume et en intensité et diminuées pour des niveaux élevés. On observe ainsi une réduction des infections respiratoires chez les sujets ayant une activité physique régulière et modérée, mais une augmentation de celles-ci pour des activités intenses de types compétitifs.
La prévention de certaines maladies chroniques
La pratique régulière d’une activité physique, même d’intensité modérée, est un facteur majeur de prévention des principales pathologies chroniques (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète…).
Plusieurs études concluent qu’indépendamment de l’âge et du sexe, l’activité physique est fortement et inversement associée avec le risque de mortalité cardiovasculaire et avec le risque d’événements coronariens majeurs. Quelques études récentes suggèrent que l’activité n’a pas besoin d’être intense pour avoir des effets cardiovasculaires bénéfiques et que la quantité d’énergie dépensée et la régularité sont probablement plus importantes que l’intensité.
Les données les plus probantes concernent l’effet bénéfique de l’activité physique vis-à-vis du cancer du côlon, chez l’homme et la femme, et du cancer du sein chez la femme.
Concernant le diabète de type 2, il a été démontré qu’une intervention portant sur le mode de vie, incluant une activité physique régulière et au moins modérée et des conseils d’équilibre alimentaire, permet de prévenir ou de retarder l’apparition la maladie.
Quels sont les bénéfices de l'activité physique régulière sur la santé mentale des enfants et des adolescents ?
La pratique régulière d’activités physiques participe au mieux-être général de l’enfant et de l’adolescent. Ses effets positifs sur le bien-être psychologique des jeunes sont multiples.
De nombreux effets bénéfiques
Chez l’enfant et l’adolescent, l’activité physique a de nombreux effets bénéfiques sur la santé mentale et sociale :
- diminution des troubles liés à l’oisiveté (ennui, désinvestissement scolaire et social) ;
- canalisation de l’agressivité ;
- maîtrise de l’attention (lutte contre l’hyperactivité) ;
- développement des habiletés cognitives (comprendre les situations complexes) ;
- développement des habiletés stratégiques (se fixer un but et se donner les moyens d’y parvenir) ;
- développement des habiletés sociales ;
- diminution de l’anxiété ;
- hausse des résultats scolaires ;
- augmentation de l’estime de soi et de la confiance.