Ma santé 2022 : l’heure des actes

Le projet de loi « Ma Santé 2022 » présenté par Agnès Buzyn est définitivement adoptée par le Sénat. Ce dernier vise à favoriser une meilleure organisation des professionnels de santé au service de la santé des patients. Retour sur les principales mesures et positionnement de la Mutualité Française.

Ma santé 2022 permettra de rassembler les soignants en ville et à l’hôpital autour de projets de santé adaptés aux besoins des Français dans les territoires. Elle donnera la possibilité pour chaque Français d’être soigné sans devoir passer par l’hôpital, de renforcer les actions de prévention pour prévenir les maladies, de maintenir à domicile le plus possible les personnes fragiles, âgées ou présentant plusieurs pathologies.

Les soins de proximité devront s’organiser au sein de structures d’exercice coordonné comme les maisons ou les centres de santé, dans le cadre des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Pour redonner du temps aux médecins, Ma Santé 2022 va s’appuyer sur la nouvelle fonction d’assistant médical qui pourra assumer des tâches administratives et soignantes. Les infirmiers de pratique avancée (IPA) répondront, eux aussi, à cet enjeu. L’offre hospitalière sera, quant à elle, repensée autour des hôpitaux et des services hospitaliers de proximité pour les soins du quotidien (médecine, gériatrie, réadaptation), plus que jamais nécessaires dans un contexte de vieillissement de la population et d’augmentation des maladies chroniques.

De grandes avancées mais aussi de grands oubliés...

La Mutualité Française a salué l’ambition affichée de la réforme. Elle regrette toutefois que ce projet de loi n’offre aucune réponse aux enjeux de précarité et d’inégalités en santé et ne présente aucun lien avec le plan de prévention et de lutte contre la pauvreté présenté le 13 septembre 2018. Par ailleurs, aucune proposition structurée n’est proposée en matière de prévention.

La Mutualité Française soutient toutes les dispositions susceptibles d’augmenter le temps médical disponible et notamment le potentiel offert par le virage numérique. La création de « télésoins », réservés aux pharmaciens et auxiliaires médicaux, constitue un levier d’efficience du système de santé.

Il conviendra cependant de moderniser les modalités de facturation permettant aux mutuelles de jouer pleinement leur rôle dans ces dispositifs. La création d’un espace numérique de santé d’ici 2022, en lien avec le dossier médical partagé, devrait permettre de favoriser la prévention et de fluidifier les parcours de soins.

En matière de développement de l’exercice coordonné, au sein des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), des maisons de santé pluri-disciplinaires, des centres de santé et des équipes de soins primaires, la Mutualité Française est prête à s’impliquer comme promoteur, partenaire ou en coordination de ces communautés. Elle appelle à une ouverture et une intégration large de l’ensemble des acteurs de santé et sera attentive à la place des centres de santé mais également à celle de l’offre hospitalière de proximité et des acteurs médico- sociaux. Elle appelle les pouvoirs publics à ne rigidifier ni les processus, ni leur composition afin de laisser la marge de liberté nécessaire aux acteurs de santé pour s’engager dans ce mouvement. Enfin, parmi les missions attendues des CPTS, la Mutualité Française estime que le repérage de la perte d’autonomie et l’accompagnement de la précarité doivent figurer parmi les axes stratégiques.

A l’occasion de l’Assemblée générale de la Mutualité Française Occitanie le 6 juin dernier, Pierre Ricordeau, Directeur général de l’Agence Régionale
de Santé, a salué l’implication de la Mutualité dans les politiques de santé régionales.

Acteur clé du parcours de soins, le mouvement mutualiste régional est investi et reste vigilant quant à la mise en oeuvre du projet régional de santé « Occitanie Santé 2022 ».