Cajou : un accueil thérapeutique pour les malades d’Alzheimer

Le dispositif existe dans le Gers depuis 2004, dans les Pyrénées-Orientales depuis 2009… et seulement en Indre-et-Loire, hors région Occitanie. Développé par la Mutualité Française dans ces trois territoires, suite à des appels à projets des tutelles, le dispositif Cajou est un accueil de jour pour malades d’Alzheimer, mais ne s’arrête pas là.

Il permet un accompagnement de la personne malade, selon des protocoles thérapeutiques. « L’objectif est d’améliorer l’autonomie des personnes et de ralentir la dégénérescence cognitive liée à la maladie », précise Bernard Creissen, Président de Mutualité Française Grand Sud.
Son organisme gère deux centres d’accueil de jour dans les Pyrénées- Orientales, à Bompas (15 pla ces, ouvert en 2009) et au Boulou (10 places, ouvert en 2017).

Le dispositif est singulier : accueil des malades dans de petites maisons, personnels ne portant pas de blouse et cherchant à faire revivre les gestes du quotidien. « Le “Cajou” vise à remettre la personne dans l’idée qu’elle peut faire des choses, ajoute Bernard Creissen. Nous faisons en sorte qu’elles reprennent du plaisir, qu’elles gardent les sensations. Elles se souviennent des choses qu’elles ont aimées : cuisine, jardinage, bricolage… »

Dans le Gers, même approche pour André Boubée, Président de la Mutualité Française du Gers. « On est satisfait quand les familles nous disent : “la personne attend avec impatience les jours où elle peut venir“. » L’accompagnement thérapeutique est mené par une équipe de quatre personnes, dont une psychologue. Le Cajou d’Auch (10 places) va étendre ses heures d’accueil, en ouvrant cinq jours par semaine au lieu de quatre aujourd’hui.

La structure met en place un système de transports, pour aller chercher les patients. Car malgré le besoin et le nombre de malades, les Cajou ont du mal à remplir l’ensemble des places disponibles : la question du transport, mais aussi du coût de ces accueils, demeure central.

À côté des Cajou, les Ehpad accueillent des malades d’Alzheimer à la journée. Cette formule, complémentaire, permet un répit pour les aidants. Dans le Gers, la Mutualité Française a ainsi été désignée gestionnaire de la plate forme départementale d’accompagnement et de répit des aidants, suite à un appel d’offres de l’Agence Régionale de Santé en 2013. Trois sites à Auch, Condom et Vic-Fezensac, mis en place avec des associations, permettent d’accueillir les patients une demi-journée par semaine.

Les aidants peuvent également bénéficier d’un rendez-vous avec la psychologue du Cajou, soit au domicile des personnes, soit in situ, au Cajou. « Cela permet de les rassurer, détaille André Boubée. Les familles ont beaucoup de questionnement autour de leur proche malade, ils se sentent démunis. Le Cajou est l’une des réussites qui nous tient le plus à cœur, car ce dispositif porte haut les valeurs mutualistes de solidarité et d’entraide ».